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La commune de Mouguerre

Présentation de la commune et de ses quartiers

La commune de Mouguerre se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine. 

La commune compte à ce jour 5295 habitants qui en fait une des quinze plus peuplées su Pays Basque.

Sur le plan historique et culturel, Mouguerre fait partie de la province du Labourd, une des sept province composant le Pays basque

Par ailleurs, Mouguerre dispose d'une situation géographique privilégiée au point de rencontre des autoroutes A63 et A64 reliant la France avec l'Espagne (A63) et les Pyrénées d’Est en Ouest (A64) bénéficiant de trois échangeurs autoroutiers, à proximité de l'aéroport de Biarritz et du réseau ferré (ligne Bayonne – Toulouse).

Grâce à cette situation privilégiée, la commune de Mouguerre connait une progression démographique régulière.

La ville de MOUGUERRE est composée de 3 quartiers :

  • Le Bourg s’étend de la Croix de Mouguerre au carrefour de Kurutz. La construction s’est limitée en parties hautes d’un seul côté de la RD 712. La partie centrale historique présente un fort intérêt architectural. Nous y trouvons tous les services et commerces nécessaires à la vie du quartier : poste, écoles, hôtel restaurant, boulangerie, médecins, kinésithérapeutes,..
    L’ancienne maison noble d’Aguerria fut à la fin du 15ème siècle la résidence de la famille d’Aguerre, nobles navarrais, possesseur de la dîme de Mouguerre. En 1895, Aguerria abrita l’orphelinat agricole Saint-Isidore dirigé par les frères bénédictins de Bellocq, puis Aguerria devint un lieu de colonies de vacances et de Centre Aéré pour devenir à ce jour la Mairie de Mouguerre.
    L’église Saint-Jean-Baptiste en son centre a été édifié au 17ème siècle à la place d’un sanctuaire plus ancien. Elle est depuis 1979 inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Elle recèle un riche mobilier inventorié par le ministère de la culture.
  • Elizaberry, hameau construit autour d’une ligne de crête, possède de nombreux équipements: église, cimetière, écoles, bars-restaurants, un mur à gauche et un trinquet.
  • Le Port est un quartier qui s’est développé dans les Barthes. L’habitat y a été construit dans les années 50 à 60 et correspond à une politique sociale de l’industrie locale pour fidéliser son personnel.
    Cette zone est devenue un vecteur important de Mouguerre au niveau industriel et commercial avec des entreprises telles que la SAGEM, implantés depuis longtemps dans ce secteur, puis avec la création du Centre Européen de Frêt, en 1969, dans lequel nous retrouvons une quarantaine d’entreprises.

Le patrimoine

Le château d'Aguerria

Cette maison noble construite avant le XVIè siècle était la demeure de la famille de petite noblesse d’Aguerre dont il tire son nom. En 1758, il fut agrandi et « ennobli » par l’ajout à la construction ancienne de trois tours carrées à toit pyramidal, toujours visibles aujourd’hui.

Aguerria fut successivement la propriété des Daguerre et de leurs héritiers, puis vendu aux moines bénédictins pour fonder un orphelinat-école d’agriculture. Au début du XIXè siècle, le consul du Mexique et philanthrope GARCIA DE ISLA racheta le domaine et relança l’école. Celle-ci, confiée aux frères maristes fonctionna jusqu’en 1957. Le château, administré par une association religieuse, resta ensuite inoccupé jusqu’en 2004 où il fut racheté par la commune de Mouguerre qui y installa sa mairie en 2007.

La croix de Mouguerre

Ce promontoire désert de végétation et d’aspect sauvage, était appelé autrefois, selon la tradition orale, Akelarre, mot basque signifiant “ lande du sabbat ”. Après qu’au XVIIè siècle une traque acharnée fut menée contre les sorcières ou prétendues telles, l’Eglise voulut que l’on changeât cette appellation de sinistre mémoire. Depuis ce lieu est appelé Azerilarre qui signifie “ lande aux renards ”. Aujourd’hui, une croix de rogations installée par l’Eglise souhaite rappeler que les rites païens appartiennent au passé.

Obélisque de la croix de Mouguerre

Au cours de la guerre napoléonienne d’Espagne, le 13 décembre 1813, cette hauteur occupée par les troupes anglaises fut reprise de haute lutte par les troupes françaises massées autour de Bayonne.

Le même jour, les Français en furent chassés à leur tour et durent regagner leur base de départ, essuyant un cuisant échec. Un tableau se trouvant à la mairie de Mouguerre rappelle ce combat, épisode de la Bataille dite de St Pierre d’Irube. Une souscription lancée en 1917 permit de construire cet obélisque, rappelant les combats livrés dans la région en 1813-1814.

Église St Jean Baptiste (XVIIe siècle)

Classée monument historique, elle recèle un mobilier inventorié par le ministère de la culture.
Cette église est dite de type Labourdin et présente deux rangs de galeries. Un troisième étage existait mais a aujourd’hui disparu. Cette église fut l’objet de plusieurs restaurations dont certaines sont rappelées sur le linteau de la porte d‘entrée : 1769 et 1825. Au dessus du porche existe toujours un local qui fut la première école de la commune.

Jusqu’au milieu du XVIIIè siècle les notables de la commune étaient encore enterrés dans l’église ou sous le porche. Plus tard, les restes ont été transférées dans un ossuaire et les pierre tombales de la nef ont été enlevés et celles du porche martelées. Aujourd’hui seuls les curés de la paroisse y sont encore inhumés. Le petit cimetière attenant à l’église présente encore de nos jours de très beaux exemples de stèles discoïdales.

L'histoire

Mouguerre au 13ème siècle

En 1249, la paroisse de MOUGUERRE se nomme SAINT JEAN DE BIUDZ, nom que l’historien Eugène GOYHENECHE rapprochait de BEIOS, ancien nom de la maison forte de MIOTZ, à VILLEFRANQUE. Le nom de Saint Jean permet de supposer que la création de la paroisse date d’un peu avant 1100. Le nom de MOUGUERRE apparaît pour la première fois en 1566 sous la forme de MUGUERRO qui peut s’expliquer par la traduction basque de muga qui signifie « frontière », car MOUGUERRE se situait à la limite administrative et linguistique du Labourdet des Pays Gascons. D’autres, dont Mr ORPUSTAN, professeur à l’université de Bordeaux 3, fait dériver MOUGUERRE de Mugaharri qui signifie « rocher de la frontière », mugaerre « frontière brûlée » ou mugaberri « nouvelle frontière ».

Mouguerre Elizaberry

Mouguerre il y a 200 ans

Avant 1789, MOUGUERRE avait sa propre organisation communale régie par des statuts. Son territoire était celui de la paroisse de SAINT JEAN LE VIEUX au lieu de MOUGUERRE.

Il y avait 5 quartiers :

  • IRUNDAITZ-BEHERE
  • IRUNDAITZ-GARAY
  • GALHARTIA
  • LA PLACE
  • CIGARO

Les Barthes étaient sur le territoire de BAYONNE et LAHONCE.

Il n’existait pas de Conseil Municipal proprement dit. Chaque année au 31 décembre, les habitants de MOUGUERRE, à l'exception de la noblesse et du clergé, se réunissaient à COUROUTZ. Le maire faisait un petit discours remerciant les habitants de l’avoir élu et remettant son mandat à l’Assemblée, qui nommait deux personnes chargées de vérifier ses comptes de gestion de l’année écoulée. Puis les habitants, par quartiers, élisaient deux personnes dont l’une, tirée au sort, était nommée Jurat. Parmi les 5 Jurats désignés, un Maire Abbé était proclamé pour un an.

Leur rôle était surtout de représenter les habitants de leur quartier, de participer à la perception de l’impôt, de s’occuper avec le Maire Abbé de toutes les affaires de la Communauté. Le Maire était responsable de la Communauté, des dépenses de celle-ci et de la gestion du patrimoine, en particulier de la forêt d’Igouralde, des bois communaux et des landes communales.

Blocus de Bayonne 1814 – Tableau de E. Fort

Des réunions plus générales avaient lieu à la sortie de la messe du dimanche, en particulier pour les ventes aux enchères. Ce qui nous amène aux droits d’église et de sépulture sous l’ancien régime. Les droits de siège à l’église et de sépulture au cimetière dépendaient de la maison et faisaient partie intégrante du patrimoine familial, qui se transmettait avec lui de génération en génération.

Au 17ème siècle, chaque maison possédait dans l’église son jarleku, sépulture symbolique avec siège réservé à la maîtresse de maison qui s’y tenait pendant les cérémonies. Leur place dans l’église déterminait le rang des maisons pour aller à l’offrande ou dans les processions. Ces droits honorifiques d’église et de sépulture, faisant corps avec la maison, suivaient son sort en cas de transfert de propriété. En principe inaliénables, ils donnaient parfois lieu à quelques transactions et suscitaient des conflits de préséance.

Bien que ce patrimoine fût en principe indivisible et que la sépulture en fit partie intégrante, les tombes faisaient parfois l’objet de cessions gratuites. Les préséances attachées aux droits honorifiques d’église suscitaient parfois des litiges, que des arbitres nommés par les parties tâchaient de régler à l’amiable

Eglise St Jean Baptiste

En 1724 , à la suite des révoltes de ST JEAN LE VIEUX (1685), MOUGUERRE et ST PIERRE D’IRUBE (1696), la population d’Ainhoa se révolta contre la gabelle, révolte d’opposition aux nouvelles taxes, annonciatrice de celles qui soulevèrent presque tout le Labourd en 1726, BAYONNE et ST JEAN PIED DE PORT en 1748. En décembre 1813, les coteaux de MOUGUERRE furent le théâtre de combats acharnés opposant le Maréchal SOULT et WELLINGTON, qui avait franchi les Pyrénées et assiégeait BAYONNE.

Mouguerre et le chemin de fer 1857-1867

C’est en 1857 que Mouguerre se voit traverser par la ligne de chemin de fer Toulouse/Bayonne. La construction de la ligne Bordeaux/Bayonne s’était achevée le 2 octobre 1854 avec l’arrivée à St Esprit de la première locomotive, puis l’ouverture officielle de la ligne Dax/Bayonne, le 26 mars 1855. C’est la compagnie du midi, qui dès 1857, commence les travaux de terrassement entre Lahonce et Mousserolles. La ligne Puyoo/Mousserolles était ouverte le 25 janvier 1855. Mais c’est seulement après la construction du tunnel de Camp de Prats que le tronçon Mousserolles/St Esprit fut ouvert aux voyageurs le 31 juillet 1866.

En ce qui concerne Mouguerre, la voie ferrée passait à travers les terrains communaux du Port et la zone des Barthes, elle traversait aussi le chemin de la Barthe et les ruisseaux dits de Leste et d’Oyhenard. Mais des plaintes et réclamations des habitants se faisaient entendre, car l’établissement de la voie avait engendré la suppression du Port d’embarquement situé à l’extrémité du canal navigable dit de Lesté ou d’Ibusty. Ce canal reliait l’Adour à une carrière de pierres de bonne qualité.

En conséquence, le Maire et le Conseil Municipal demandèrent au Préfet d’intervenir auprès de l’administration du Chemin de Fer, pour obtenir le rétablissement du Port supprimé ou son remplacement, ou à défaut une indemnité suffisante permettant à la commune de pourvoir elle-même à son remplacement. En 1867, les Chemins de Fer proposèrent 500F à la commune pour la suppression du port, ce que le Conseil Municipal accepta.

L’établissement de la ligne Toulouse/Bayonne eut des conséquences sur le peuplement et l’habitat de la commune entre 1861 et 1872. Elle fut à l’origine, dans les quartiers du Port et des Barthes, de constructions nouvelles. Elle a amené parallèlement, dans ces mêmes quartiers, l’installation d’une population liée à l’activité ferroviaire : ouvriers de chemin de fer, cantonniers, aiguilleurs…